Dans les k dramas, l’expression Chaebol apparaît très souvent pour désigner les riches ou leurs descendants. Les Chaebols représentent un aspect central de l’économie sud-coréenne. Ils jouent un rôle significatif dans le développement économique du pays depuis les années 1960. Le terme Chaebol est un dérivé de l’expression coréenne « chae » (richesse) et « bol » (famille). Chaebol désigne les conglomérats familiaux qui dominent divers secteurs de l’économie sud-coréenne. Dans cet article, nous explorerons l’histoire, la structure et l’impact des Chaebols sur l’économie et la société sud-coréennes. Nous mettrons l’accent sur leurs relations avec le gouvernement, leurs efforts d’innovation, leur responsabilité sociale et leur impact sur la main-d’œuvre.

L’histoire des Chaebols

Les Chaebols ont émergé dans les années 1950 et 1960, période de reconstruction après la guerre de Corée. Ils étaient initialement soutenus par le gouvernement sud-coréen dans le cadre de politiques de développement économique. Cette politique visait à promouvoir l’industrialisation et la croissance économique rapide.

Les premiers Chaebols, tels que Samsung, Hyundai et LG, ont été fondés par des entrepreneurs visionnaires. L’entreprise d’appareils électroniques Samsung fait d’ailleurs partie des cinq plus puissantes marques d’électronique au monde, comme mentionné dans cet article des Yeux du monde.

Ceux-ci ont diversifié leurs activités dans différents secteurs de l’économie. Il faut également noter qu’il s’agit, pour la plupart, d’entreprises familiales. Elles se lèguent de parents à enfants : certains dirigeants de Chaebols sont aujourd’hui héritiers de plusieurs générations.

La structure d’un Chaebol

Les Chaebols sont généralement organisés autour d’une société mère, souvent dénommée « chaebol holding company », qui détient des participations dans de nombreuses filiales et sociétés affiliées. Ces filiales opèrent dans divers secteurs tels que l’électronique, l’automobile, la construction, la finance, et bien d’autres encore.

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La structure complexe des Chaebols est souvent critiquée pour son manque de transparence et de gouvernance d’entreprise. Parfois, pour augmenter la puissance de ces entreprises, les héritiers se marient entre eux. Ces alliances entre grandes entreprises ne font que renforcer une structure déjà bien établie.

Influence et impact

Ils exercent une influence considérable sur l’économie sud-coréenne. Ils représentent une part importante du PIB du pays et sont souvent des acteurs dominants dans leurs secteurs respectifs. La capacité d’un Chaebol à mobiliser d’importants capitaux et leur influence politique en font des acteurs incontournables dans la société sud-coréenne.

Les politiciens comptaient à la fois sur leur soutien financier et politique. D’ailleurs, depuis la présidente Park Chung-hee, le poids de ces grosses entreprises a considérablement augmenté. Ils participaient au développement du pays et bénéficiaient en échange de nombreux avantages :

  • Des prêts, à la fois gouvernementaux et étrangers ;
  • Des réductions d’impôts ;
  • Des subventions financières ;
  • De l’électricité à un prix bas ;
  • Des règlementations plus souples ;

Cependant, les Chaebols sont également critiqués pour leur tendance à privilégier les intérêts familiaux au détriment de ceux des actionnaires et des employés. Ils sont aussi pointés du doigt pour leur implication dans des scandales de corruption et de mauvaise gouvernance. D’ailleurs, l’expression Chaebol reflète désormais l’arrogance des élites. Leur poids politique et économique empêche même une quelconque réforme dans les années à venir.

Innovation, recherche et développement (R&D)

Les Chaebols jouent un rôle essentiel dans la promotion de l’innovation en Corée du Sud. Ils consacrent d’importants investissements à la recherche et au développement (R&D), ce qui leur permet de rester compétitifs sur les marchés mondiaux. Les grosses entreprises comme Samsung, LG et Hyundai ont été des pionniers dans le développement de nouvelles technologies et de produits innovants. Cela a contribué à renforcer la réputation de la Corée du Sud en tant que leader mondial dans des domaines tels que l’électronique grand public et l’automobile.

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Toutefois, bien que cela soit louable, la diversification excessive des Chaebols constitue désormais un problème. Ce développement extrême teinté de diversification et de constante évolution empêche les petites entreprises de se développer. C’est la raison pour laquelle ce modèle d’investissement est surnommé « tentaculaire », car il s’infiltre dans toutes les souches d’activité, rendant très difficile la concurrence.

Responsabilité sociale des entreprises (RSE)

Les Chaebols sont de plus en plus sous pression pour adopter des pratiques commerciales socialement responsables. Ils sont confrontés à des attentes croissantes en matière de transparence, de durabilité environnementale et de responsabilité envers les parties prenantes.

Certains ont mis en place des initiatives de RSE, telles que des programmes de développement durable, des initiatives philanthropiques et des normes de travail éthiques. Cela, dans le but de renforcer leur réputation et de répondre aux attentes des consommateurs et des investisseurs. Bien que leur influence soit parfois négative, beaucoup s’accordent à dire que la faillite des Chaebols est celle de la Corée du Sud.

L’impact d’un Chaebol sur la main-d’œuvre

Les Chaebols jouent un rôle majeur dans l’emploi en Corée du Sud, mais ils sont également critiqués pour leurs pratiques de gestion des ressources humaines. Les conditions de travail dans certaines filiales ont fait l’objet de controverses. Surtout en ce qui concerne les longues heures de travail, les pressions excessives et les problèmes de santé mentale des employés.

Les syndicats et les organisations de défense des droits des travailleurs ont régulièrement appelé à des réformes pour améliorer les conditions de travail et protéger les droits des travailleurs au sein des Chaebols. De grosses entreprises telles que Samsung, Lotte, ou encore Hyundai, sont des marques qui ont et continuent de créer des emplois.

Chaebol et relations avec le gouvernement

Les Chaebols ont entretenu des relations complexes avec le gouvernement sud-coréen tout au long de leur histoire. Ils ont souvent bénéficié de politiques gouvernementales favorables, telles que des prêts à taux préférentiels et des incitations fiscales, pour stimuler leur croissance et leur expansion.

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Cependant, les Chaebols font également l’objet de critiques acerbes pour leur influence excessive sur le gouvernement. En particulier en ce qui concerne les décisions politiques et réglementaires qui affectent leur activité. Certains analystes soutiennent que les liens étroits entre Chaebol et gouvernement ont contribué à la corruption. Ils auront aussi facilité le manque de transparence dans le secteur privé sud-coréen.

Réformes et défis 

Au fil des ans, le gouvernement sud-coréen a tenté de réglementer et de réformer le secteur. L’objectif était d’améliorer la transparence et la gouvernance d’entreprise. Ainsi, des mesures ont été prises pour limiter la concentration du pouvoir au sein des Chaebols.  pour renforcer les droits des actionnaires et des travailleurs.

Le président Moon Jae-in a voulu faire du secteur Chaebol le point central de sa campagne. Il compte diminuer le pouvoir concentré dans les mains de ces grosses entreprises. Il veut également améliorer la transparence et la loyauté de la concurrence.

Par ailleurs, le nouveau président s’engage à limiter les possibilités de corruption et d’échapper à la justice. Il pense aussi mettre un frein à tous ces nombreux avantages et exonérations. Toutefois, cette manière de voir les choses ne remporte pas l’adhésion de tout le monde, car, quoi qu’on en dise, les Chaebols sont quand même un pilier de l’économie.

 

Les Chaebols représentent à la fois une source de fierté et de préoccupation pour la Corée du Sud. Alors qu’ils ont joué un rôle crucial dans la transformation économique du pays, ils font également face à des défis persistants. Ceux-ci sont principalement récurrents en matière de gouvernance et de responsabilité sociale. L’avenir des Chaebols dépendra de leur capacité à s’adapter aux changements économiques et sociaux. Ils devront aussi respecter les normes les plus élevées en matière de transparence et d’éthique des affaires.

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